Arrachage de betteraves et de chicorées Fortes inquiétudes concernant 2.400 ha non encore récoltés
Les conditions météo rendent difficiles l’arrachage de betteraves et de chicorées pour les entrepreneurs du Nord-Pas-De-Calais. Les chantiers tournent au ralenti, les machines n’accèdent plus aux parcelles et l’issue de la récolte reste incertaine. Les entrepreneurs s’inquiètent de ne pas pouvoir terminer les chantiers mais aussi, en cas de réelle reprise, de la fermeture des usines et des surcoûts de carburant, de main d'œuvre et de maintenance.
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Avant la fermeture des sucreries
Comprise dans le triangle formé par Calais, Dunkerque et Saint-Omer, la zone de polders est la plus en difficulté. « L'eau a du mal à s’évacuer, explique Jean-Marie Lemaire, président de l’Union régionale Edt Nord-Pas-De-Calais et Picardie. Les entrepreneurs de travaux agricoles doivent attendre 8 à 10 jours sans qu’il ne pleuve. Les chantiers de récolte sont considérablement retardés actuellement. » Seule une embellie météorologique durable permettrait d’achever la récolte. Plus on avance en saison, plus cela semble compromis. « Les arrachages doivent être finis avant la fermeture des sucreries, début janvier. » Les entrepreneurs estiment que Tereos devrait décaler la fermeture d’au moins une sucrerie et demandent une aide financière pour faire face à l’explosion des coûts d’arrachage des betteraves. Car si les chantiers peuvent reprendre, « ce sera avec un coût supérieur lié aux temps de travaux allongés par les mauvaises conditions : ils passent de 80 ares/heure en moyenne, à 40 ares/h. De plus, la consommation de gazole est doublée, à 100 l/ha. De nouveaux accords de gré à gré devront donc être conclus très vite avec le client. »
Fragilisation des entreprises
La Fnedt s’inquiète de l'issue de la campagne 2012. Elle craint une fragilisation des filières betteraves et chicorée du fait d’un manque à gagner réel pour les entrepreneurs de travaux spécialisés sur ces prestations. « Si les arrachages ne reprennent pas très vite, des situations très tendues vont apparaître et certaines entreprises ne pourront pas s’en remettre. Une quarantaine d’entreprises de travaux agricoles employant 400 salariés sont concernées. »
Tereos se mobilise pour favoriser l’arrachage des betteraves Les exploitations situées entre Boulogne et la frontière Belge, sur une bande de 20 km par rapport à la bordure maritime, et qui approvisionnent les sucreries de Lillers et Attin, font face à des conditions d’arrachage très difficiles. Tereos annonce dans un communiqué vouloir éviter à tout coopérateur le risque de betteraves restées en terre, faute de moyens d’arrachage. Le groupe a donc décidé de mettre en place des moyens supplémentaires. En concertation avec le Syndicat des entrepreneurs, Tereos mobilise les Eta de l’ensemble de la zone betteravière française, disposant de matériels adaptés (intégrales équipées ou non de chenilles) pour venir en soutien aux entreprises locales. Yves Belegaud, directeur général de Tereos France : « Des Eta d’autres régions ont déjà répondu favorablement à notre sollicitation. Tereos financera le transfert des machines depuis leur région d’origine jusqu’à la zone de travail. » Par ailleurs, dans un contexte déficitaire en maïs ensilage, le groupe a décidé de ralentir certaines usines de déshydratation pour livrer des pulpes surpressées à l’ensemble des éleveurs, coopérateurs et non, n’ayant pas pu récolter leur production. |
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